Le Botox et ses nombreuses utilisations
Mais est-ce que ça marche et est-ce que c’est sûr ?
Si vous pensez que le Botox n’est qu’un simple lisseur de rides, détrompez-vous. Les médecins utilisent désormais cette toxine pour traiter une multitude de problèmes, des migraines aux douleurs dorsales en passant par les fissures anales et même la crampe de l’écrivain.
Le Botox et les médicaments apparentés utilisent de faibles doses de toxine botulique, un puissant poison naturel, pour paralyser les muscles hyperactifs et inhiber les glandes sudoripares. Ces médicaments ont été approuvés pour le traitement temporaire des rides du lion, des spasmes du cou, de la transpiration intense des mains et du visage, du strabisme et des contractions des paupières. Mais l’utilisation non autorisée du Botox et des produits dérivés de la toxine botulique a considérablement augmenté, avec plus de 70 nouvelles applications médicales et cosmétiques.
Malheureusement, nombre de ces utilisations sont étayées par des recherches insuffisantes, telles que des études de faible envergure et l’absence d’essais contrôlés. Pire encore, le dosage approprié pour une utilisation non indiquée sur l’étiquette est souvent déterminé par essais et erreurs. En 2009, on a ordonné une mise en garde de type « boîte noire » (la plus grave) pour le Botox et les produits apparentés en raison d’effets secondaires rares mais potentiellement dangereux signalés chez des enfants traités pour une spasticité musculaire, une utilisation non approuvée, ainsi que chez des adultes traités pour des utilisations approuvées et non approuvées. Certains patients ont dû être hospitalisés, et des décès ont également été signalés.
Nous avons besoin de meilleures directives sur la quantité de médicament à administrer, en particulier chez les enfants. Mais dans les doses infimes qui ont été utilisées dans le monde entier depuis des décennies, le médicament a montré un profil de sécurité et d’efficacité remarquable. Il existe suffisamment de preuves – certaines favorables, d’autres moins – pour discuter de son utilisation pour les conditions non indiquées sur l’étiquette suivantes :
Traitements esthétiques. Les injections se sont avérées utiles pour la patte d’oie, les rides horizontales du front, les rides autour du nez, les narines dilatées, les rides des lèvres, les sillons des bajoues, les fossettes du menton et l’élévation des sourcils. Mais de nombreuses études ont porté sur des personnes plus susceptibles d’en bénéficier parce qu’elles étaient plus jeunes ou avaient des rides fines. Les injections peuvent ne pas être utiles si vous avez des paupières tombantes, un excès de peau sur les paupières, des cicatrices profondes, une peau épaisse ou grasse, ou des rides qui ne peuvent être lissées en les écartant avec les doigts. Et, paradoxalement, le Botox peut en fait provoquer des paupières tombantes.
Maux de tête. Bien que la toxine soit couramment utilisée pour traiter cette affection, une analyse de 2009 portant sur des essais contrôlés randomisés impliquant 1 600 patients a révélé qu’elle n’empêchait pas la migraine occasionnelle. Les données recueillies à ce jour suggèrent qu’elle est probablement inefficace pour les céphalées de tension chroniques également. L’Académie de neurologie (AAN) a déclaré l’année dernière que, malgré la popularité de la toxine botulique dans le traitement des maux de tête, elle est inefficace contre les migraines et peu susceptible de soulager les céphalées de tension.
Crampe des écrivains. Les injections peuvent être envisagées pour ce trouble musculaire, si l’ergothérapie n’est d’aucune aide. Elles sont également utiles pour la « crampe du musicien », qui consiste à contracter les doigts du musicien lorsqu’il joue.
Anomalies de la voix. Cette utilisation non approuvée du Botox et des produits connexes est un traitement de première intention pour la paralysie des cordes vocales, ou les spasmes qui produisent une voix tendue ou tremblante.
Maux de dos. Bien que certaines personnes puissent trouver un soulagement à leurs douleurs dorsales grâce aux injections, les preuves sont relativement faibles selon l’AAN. Cependant, au moins une étude suggère que les injections peuvent soulager les douleurs lombaires qui se situent principalement d’un côté.
Spasmes de l’œsophage. Les injections semblent réduire les symptômes tels que les régurgitations, les difficultés à avaler et les douleurs thoraciques supérieures qui les accompagnent. Bien qu’elles ne soient pas aussi efficaces que la chirurgie ou la dilatation de l’œsophage, elles peuvent être une alternative pour les personnes qui veulent éviter les risques plus sérieux de ces procédures.
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