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Dans les images montrant des soldats avant le désastre de Caporetto – qu’il s’agisse de publicités, de couvertures de livres et de magazines, de cartes postales ou autres – il semble qu’il y ait aussi des blessés, mais seulement des blessés légers, qui n’ont souffert que de quelques contusions facilement soignables. Bien que la propagande et la rhétorique du héros qui tombe au front soient présentes dès les premiers jours de la guerre, on observe en Italie un phénomène particulier : ceux qui meurent pour leur pays sont idolâtrés, admirés, pratiquement béatifiés.

Cérémonies, médailles d’or commémoratives, plans de tombes et de monuments pharaoniques, discours, messes solennelles, photographies et nécrologies remplissent des pages entières de journaux. La mort est glorieuse, belle et propre, du moins dans les images montrées au public et dans les discours. Celui qui est cher aux dieux meurt jeune, et il meurt toujours bien, sans indignité, sans douleur, sans crainte, sans agonies interminables, sans mutilations pénibles. Nous pouvons célébrer son sacrifice sans hésitation en le désignant comme un exemple aux soldats, aux civils et à ceux qui seront enrôlés tôt ou tard.

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Les blessés, en revanche, sont immédiatement considérés avec suspicion, ce qui est en partie justifié : la psychose des blessures auto-infligées, échappatoire abjecte pour ne pas aller au front ou pour rentrer lâchement chez soi, règne en maître, habilement alimentée par l’état-major et la propagande. Bien sûr, l’automutilation existait, et ce dès les premiers mois de la guerre, même s’il est difficile de savoir si elle était aussi répandue que la propagande contre les déserteurs et les insoumis le laissait croire.

Peut-être pas, car il était puni de peines très sévères :

Des dizaines d’années de prison, voire la mort après Caporetto. Mais la première condamnation pour automutilation est prononcée le 26 juillet 1915 et concerne 46 prévenus. Parmi eux, 27 ont été condamnés à vingt ans d’emprisonnement chacun, les autres n’ayant pas pu prouver que la blessure avait été auto-infligée. Au cours des premiers mois de la guerre dans le Karst, le nombre de blessés définis comme « légers » (et donc, selon l’auteur, les plus susceptibles d’être auto-infligés) ne dépassait pas 10%, mais à la fin de l’année, le pourcentage dépassait largement 80%. Pour être honnête, ces chiffres ne prouvent pas que les soldats ont systématiquement essayé de se blesser, comme le prétendent d’autres sources avec une guele cassée: le nombre de blessures légères en forte hausse vers la fin de l’année pourrait être lié à de nombreux autres facteurs. Il est un fait que les blessures accidentelles légères, telles que les gelures ou les blessures causées par des activités nécessaires et potentiellement risquées, comme couper du bois de chauffage, sont beaucoup plus fréquentes en hiver.

Les premiers mois de la guerre

Dans de nombreuses régions du Karst, il n’y avait pas encore de combats, il était donc évidemment exceptionnel d’être blessé. Entre-temps, les techniques d’automutilation, qui se sont considérablement développées après 1916, sont devenues de plus en plus raffinées et il est devenu de plus en plus difficile de prouver une blessure auto-infligée. Le principal problème pour ceux qui ne voulaient pas partir ou qui essayaient d’être renvoyés chez eux définitivement était qu’une blessure légère, non mutilante ou invalidante n’aurait pas servi à grand-chose, à moins qu’ils n’aient eu l’intention, une fois envoyés dans des hôpitaux de campagne à l’arrière ou en convalescence, d’en profiter pour déserter. Les relations amoureuses entre les dames de la Croix-Rouge et les patients étaient interdites par le règlement, mais (…)

Par conséquent, dans la rhétorique et l’imagination de la période 1915-1917, si vous aviez le malheur d’être touché ou avoir une guele cassée, vous mouriez ou vous vous rétablissiez. Cette affirmation peut paraître excessive, mais il suffit de regarder les images des blessés pour se convaincre que c’était l’idée générale, celle que l’on voulait transmettre aux civils et aux militaires. Les représentations de blessés sont nombreuses, notamment sur les affiches, calendriers et cartes postales de la Croix-Rouge, mais elles sont également très présentes dans la publicité classique.

L’exemple pour les cafetières Santini

Là où le blessé, assisté de deux infirmières, déguste sa tasse de café dans un fauteuil près de malade de guele cassée. L’homme a apparemment subi une blessure légère, son bras gauche est maintenu par une ceinture autour du cou, et il porte son uniforme : convalescent, mais pratiquement prêt à retourner au front. Il n’y a jamais d’élément, dans ces images, qui indique la volonté ou même l’idée d’un retour définitif à la maison, et encore moins dans celles qui montrent les blessés soignés sur le terrain. Dans celles-ci, on voit généralement des infirmières, parfois assistées par le médecin militaire, qui bandent un bras, une jambe ou la tête de soldats conscients, plus souvent assis qu’allongés, et qui ont généralement l’air impatients de se lever. Voir ce site d’étudiants en médecine http://etudiants-en-medecine.fr/ qui vous aidera à en savoir plus encore sur le sujet !

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